Mont Ste Marie

En 1792, au moment de la suppression de la maison, Mont Sainte-Marie commençait à peine à se redresser financièrement. Le couvent ne comprenait plus que 19 religieuses de chœur et une novice, 11 données et une novice et trois Pères directeurs.
Toutes se dispersèrent dans leur famille ou dans les villages avoisinants, persuadées qu’elles réintégreraient leur couvent une fois les événements passés.
Mère Marie Albertine Briois, fille du Président du Conseil Supérieur d’Artois, 29é et dernière prieure du Mont Sainte-Marie, fut arrêtée chez son frère à Arras, où elle vivait très retirée. Condamnée pour fanatisme religieux, elle fut guillotinée sur la place d’Arras le 27 juin 1794.

Campanile

Le campanile des moniales de Gosnay
au début du XX°siècle (Collection privée)

La propriété et l’ensemble des biens du monastère furent vendus comme biens nationaux le 18 pluviôse de l’an 2 au profit du citoyen Jean Baptiste Taffin, homme de loi, membre du Conseil du District révolutionnaire de Béthune.

L’église et les bâtiments conventuels démontés, Mont Sainte-Marie devint alors une ferme familiale prospère où la famille Taffin aimait à se retrouver pendant les vacances d’été, dans ce château qu’elle appelait le « château des petits ébats ». Le 25 octobre 1899, la Compagnie des mines de Bruay acheta la propriété pour en faire une cité ouvrière que l’on appelle encore aujourd’hui « le château des Dames ».

Voué à la démolition par les Houillères nationales en 1976, le château des Dames ne doit sa survie qu’à une poignée de personnes réunies en association de sauvegarde. Ce collectif a réussi le tour de force de sauver le bâtiment de « la Porterie » en y faisant aménager 8 logements en 1982. Hélas, la population qui y vit aujourd’hui, n’est pas adaptée à la qualité du site et les dégradations sont de plus en plus importantes. Son environnement défavorable en fait une sorte de ghetto à l’écart de l’agglomération.

Mont Saint Marie actuelle

La porterie du Mont Sainte Marie après 1982

L’intégralité du site du Mont Sainte-Marie est inscrit au rôle complémentaire des monuments historiques depuis le 10 juin 1986. Cette mesure administrative n’apporte malheureusement aucune garantie de survie aux bâtiments. Pourtant, la Chartreuse du Mont Sainte-Marie est la seule de l’Ordre, à présenter encore aujourd’hui, des vestiges d’une chartreuse médiévale pour moniales. Son intérêt historique et archéologique est tellement exceptionnel que le département histoire de l’Université d’Artois a investi ce site en 1998, pour des recherches historiques et des sondages archéologiques. Au vu des premiers résultats obtenus, le Ministère de la Culture a accordé aux Universitaires un programme pluriannuel de fouilles archéologiques. Leurs travaux attirent maintenant l’attention d’autres chercheurs internationaux et des représentants du Ministère de la Culture. Tous s’accordent pour reconnaître l’intérêt exceptionnel de ce lieu. Son classement, « monument historique », évoqué ces derniers temps, présenterait peut-être plus de garanties pour sa conservation et surtout sa valorisation.