Gosnay est un petit village de l’Artois, à mi-chemin de Béthune et Bruay la Buissière, pourvu d’un patrimoine historique original, dont l’histoire remonte au tout début du XIVé siècle. Il est le seul exemple au monde où, en milieu rural, deux couvents de l’ordre des chartreux, Val Saint-Esprit
pour les pères et Mont Sainte-Marie
pour les moniales, ont cohabité plusieurs siècles, « à une portée d’arbalète »
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Ce patrimoine exceptionnel, est dû à Thierry d’Hireçon, conseiller intime de la très puissante comtesse Mahaut d’Artois. Il fait actuellement l’objet d’un programme d’investissement important qui fera du village un pôle d’animation artistique et culturel pour la région Nord-Pas de Calais, où viendra s’implanter prochainement à une trentaine de kilomètres, le « Louvre 2 »
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Thierry commence en 1305 par acquérir des biens sur Gosnay où il fait construire un château fortifiè dont il ne reste aujourd’hui que des archives éparses dans les fonds anciens des bibliothèques et une empreinte au sol, révélée sur une photographie aérienne de l’IGEN en 1989.
Il fonde en 1320, à côté de son château, l’hôpital Saint-Jean l’Evangéliste pour recevoir « les povres femmes gisans d’enfans et les povres débiles et impotens de Gosnay et des villages voisins »
afin que ceux-ci n ‘importunent les religieux et religieuses.
La même année, des pères chartreux occupent le couvent que leur avait fait construire Thierry, vis à vis de son château. La chartreuse du Val Saint-Esprit échappera aux vicissitudes de l’histoire jusqu’à la Révolution française. Vendu comme « biens nationaux »
en 1791, le site est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 10 juin 1986. C’est aujourd’hui un haut lieu d’accueil gastronomique et hôtelier de la Région dont la notoriété est internationale.
Ce même Thierry, devenu Evêque d’Arras, fonde en 1329 la chartreuse des moniales du Mont Sainte-Marie. Ce type de couvent, assez rare dans l’ordre des chartreux, a accueilli jusqu’à sa suppression en 1792, les filles des plus grandes familles seigneuriales ou bourgeoises du Nord de la France. L’intégralité de son site est lui aussi, inscrit au rôle complémentaire des monuments historiques depuis le 10 juin 1986. Dans une situation très précaire depuis quelques décennies, le « château des Dames »
fait actuellement l’objet d’études archéologiques et promotionnelles.
- Le patrimoine du village comprend aussi :
- une église paroissiale, dédiée à Saint-Léger. Implantée au centre du village, à mi-chemin des deux couvents, elle fut reconstruite en 1746 et son architecture s’apparente à celle des chapelles, aujourd’hui disparues, des deux chartreuses. Le peintre local, René Ducourant, travaille actuellement à son agencement en
« unité d’art sacré contemporain »
. - Un moulin à eau, sur la Lawe,
« à tordre huile et bled »
a lui aussi traversé les siècles. Son activité industrielle n’a cessé qu’en 1977, laissant la place à une structure d’accueil d’adultes handicapés, créée par« l’Association le Nid du moulin »
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